En fait cette entrée est rare et se trouve réservée seulement à quelques personnes connaissant déjà bien les méthodes de la Nouvelle Culture (la Sémantique Générale et l’école de Palo Alto entre autres), et qui n’ont pas besoin de passer par une bonne connaissance des cours.
A utiliser avec prudence toutefois mais on comprend bien qu’il est difficile de confier des recherches en communication à des personnes qui n’ont pas ces bases.
En fait cette recherche est et sera la plus révolutionnaire. Elle vise jusqu’à arriver à l’objectif ambitieux de trouver et de vous donner ensuite à tous, une méthode simple et informatisée de savoir à tout moment de la vie, comment se comporter pour résoudre toute difficulté de type relationnel.
Ce qui veut dire, d’un côté très peu de gens pour conduire la recherche elle-même, mais beaucoup de bénévoles pour aller chercher les données décrivant les situations possibles de façon la plus exhaustive qui soit.
Pour comprendre une partie du fonctionnement du GSS, (dont le nom complet est Générateur de Solutions Stratégiques) nous allons nous aider de quelques extraits d’un texte écrit en 1998, et remanié en 2012. La GSS 2020 sera quelque peu différent mais inspiré de celui que nous avons inventé dans les années 1990.
Je mettrais en italiques ‘citations’ les remarques faites en 2020 sur ce texte ancien mais pas périmé. Avec la mention Note 2020
La première utilité du GSS est de pouvoir « résoudre des problèmes relationnels ». En effet, il « comprend » la situation, telle que la lui expose l’utilisateur. Il comprend comment celui-ci voudrait que la situation soit ; il mesure l’écart entre les deux situations et propose des « chemins » ou stratégies pour passer de l’une à l’autre: ce qui est proprement résoudre par la pragmatique le problème de façon stratégique.
Le générateur fonctionne donc à partir d’une modélisation des interactions humaines, laquelle est inspirée de Palo Alto, de la Sémantique Générale, de la systémique et de la sémantique pour l’essentiel.
Le GSS jouera le même rôle qu’un conseiller: une personne en détresse, ou simplement vivant une difficulté passagère avec l’un de ses partenaires, comme un PDG désirant améliorer sa relation avec ses collaborateurs, utilisera le GSS comme un confident. Mais, à la différence d’une personne humaine le GSS n’a pas d’état d’âme et propose toujours plusieurs stratégies possibles pour résoudre un problème.
[…]
1 ère étape : la description du « problème »
L’utilisateur exposera au système quel est son problème relationnel sans oublier que ce ne sera QUE le problème vu par celui qui le pose, et que, donc il sera souvent imaginaire, ou, en tous cas : subjectif.
Le diagnostic complet d’un problème comprend les 3 volets suivants:
- Analyse de la personnalité, et des programmations comportementales du
demandeur. Dans un premier temps, le système analysera la «personnalité » du demandeur. II saura ainsi qu’il s’agit d’une personne possédant tel ou tel trait de personnalité, et saura quel type de solutions lui conviendra le mieux (?) Analyse du problème, vécu par le demandeur - Description de la situation future « quand le problème sera résolu». Le système demandera à l’utilisateur qui a d’abord posé ainsi le problème : « Je voudrais être heureux en ménage » de préciser les interactions concrètes dans lesquelles ce problème se cache. Descriptions des objectifs.
Le système pose des questions, allant du général vers le particulier, de l’abstrait vers le concret ; par exemple, en demandant: « Quel événement particulier vous fait dire que vous n’êtes pas heureux ? » et « A quels événements précis saurez-vous que vous serez heureux ? ». - Accompagnement sur le chemin d’ici vers le but
Il y a toujours plusieurs chemins, plus ou moins difficiles en fonctions des capacités à changer de l’apprenant et l’accompagnement doit être toujours dans le sens : Faire d’abord puis Analyser où on est sur la voie de la réussite, et nouvel itinéraire pour arriver au but.
Le diagnostic comprendra donc aussi un « dialogue en clair » avec le système, pour que le problème soit écrit en termes les plus concrets possibles. Cette partie de l’opération s’appelle « partitionner les concepts » (dans le jeu POLEMIOS®) ou encore « les phrases-récits » (dans les stages d’Analyse Relationnelle).
Aucune opération de changement ne commencera tant que l’utilisateur n’aura pas réussi à définir ses souhaits de changements en termes de Territoire, en termes concrets de comportements correspondant aux règles des interactions.
NOTE 2020 : le GSS 2022-3 sera moins centré sur la personnalité du demandeur que sur la tâche à accomplir, car dans nos études entre 1998 et ce jour, nous avons constaté que la personne elle-même n’entrait que peu dans un système de résolution des problèmes relationnels, et qu’il était plus efficace et plus rapide de se pencher sur la nature et le fonctionnement des interactions que sur les personnes.
[…]
2ème étape : la résolution du « problème »
NOTE (1998) :
On n’utilise pas le GSS seulement pour résoudre des problèmes relationnels avec autrui, mais souvent aussi, d’une façon plus générale, pour améliorer ses performances et son efficacité relationnelle, pour réussir plus souvent dans nos entreprises, augmenter notre influence sur les autres…etc
Dans ce cas, l’objectif est défini par le système lui-même comme suit : « Utiliser au mieux et ici et maintenant, nos capacités d’adaptation aux situations relationnelles ».
Le diagnostic analysera la personnalité du demandeur, ici et maintenant sans lui demander comment il veut changer, et lui appendra à se servir de tous les critères et modalités de la relation par des exercices concrets.
Une fois terminée la phase diagnostique, le demandeur lancera la recherche des solutions. Le système – expert, propose une liste de solutions en termes de stratégies de changement ou d’actions possibles, compte-tenu de la description elle-même du problème, mais aussi de la personnalité du demandeur.
Les deux grands types de solution sont:
* Les modifications dans la façon d’analyser le problème
* Les stratégies d’action
Les diverses solutions proposées concernent à la fois le problème en général, tel qu’il a été exposé par le demandeur et affiné par le système, et la résolution des séquences concrètes conflictuelles décrites. Ainsi, le système dira à l’utilisateur comment il pourra être heureux en ménage, en changeant les séquences de conflits en séquences de paix.
Reprenons l’exemple – fétiche:
LUI: « Chérie, où as-tu mis mes pantoufles ? »
ELLE: « Je ne suis pas bonniche! »
et admettons que la femme de ce couple soit l’utilisatrice du système. Son souhait sera que son mari cesse de la considérer comme « la bonniche ».
Le système analyse la séquence ci-dessus, et la classe rapidement dans le cadre des séquences « perdantes » et conduisant à la guerre.
II propose à la femme des séquences plus gagnantes et allant vers la paix, telles que:
* ELLE : « Je ne sais pas, mais toi, tu pourrais me dire où tu as rangé le livre que je lisais hier soir ? » ou
* ELLE : « Tiens, à propos, je t’ai acheté le CD dont tu avais envie.»
On remarquera ici comment fonctionne l’analyse de la relation : on ne se pose jamais la question : mais où est la vérité ? Est-ce que l’homme considère vraiment sa femme comme une bonniche ? Et faut-il rétablir cette vérité dans les esprits des protagonistes ?
Pour nous la vérité c’est que ce pensent et croient les protagonistes, point final !
[…]
I.B. Définitions d’un ‘problème’ relationnel
La plupart des personnes qui ont des problèmes relationnels avec certains de leurs partenaires, ont tendance à les poser en termes trop généraux. Ils disent, par exemple:
« Je voudrais être plus heureux avec mon conjoint » ou
«Je voudrais être plus sûr de moi ».
Pour nous, dans le cadre d’un modèle des interactions, un problème relationnel doit pouvoir se décrire en termes de séquences concrètes de communication. Et, si le problème peut se décrire concrètement, alors on peut penser que la communication satisfaisante, (l’objectif à atteindre) doit l’être aussi.
Ainsi, le problème est correctement décrit quand nous possédons une double liste, d’une part des situations posant problèmes, et d’autre part, des situations futures quand le problème sera résolu.
Ce qui nous amène à la définition générale du mot « problème » :
« Un écart vécu comme douloureux ou sensible entre la façon dont nous voyons une relation « ici et maintenant » et la façon dont nous aimerions la voir. »
Reprenons l’exemple de la personne qui désire être heureuse avec son conjoint. Elle a fini par nous décrire une longue liste de situations telle que celle-ci: «Le soir, quand je rentre de mon travail, je trouve mon conjoint affalé devant la télévision ; il ne se lève même pas pour me dire bonjour… ». A ce scénario posant problème, elle oppose un scénario «idéal» où l’on voit le conjoint se lever, éteindre la télé et lui demander comment s’est passé sa journée…
NOTE 2020 : Ici le GSS effectue ce qu’on appelle dans nos cours la partition du concept et montre l’importance d’une description très précise de ce qui se passe.
Une aide à la création d’un langage précis appelé le langage du réel sera par exemple le QPQCCQOB :
– Quoi
– Pourquoi
– Quand
– Comment
– Combien
– Qui
– Où
– Dans quel but ?
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Deux types d’éléments fondamentaux sont la nature des coups relationnels joués par les partenaires et les mouvements relationnels et cognitifs.
Par exemple, voici un premier schéma élaboré dans les années 1990 et ayant guidé maintes opérations dans les entreprises : une liste provisoire du contenu des interactions :
Nous avons répertorié 16 catégories de contenus de base :
NUMÉRO | CATÉGORIE | SYMBOLE |
1 | QUESTIONNER | Q |
2 | RÉPONDRE | Q+ |
3 | REFUSER DE REPONDRE | Q – |
4 | INFORMER | I |
5 | INFORMER SUR L’EMETTEUR | Ie |
6 | INFORMER SUR LE RECEPTEUR | Ir |
7 | DONNER UN ORDRE | O |
8 | OBÉIR | O+ |
9 | DÉSOBÉIR | O – |
10 | APPROUVER | I+ |
11 | DESAPPROUVER | I – |
12 | DEMANDER QQCH | D |
13 | DONNER QQCH | D+ |
14 | REFUSER DE DONNER | D – |
15 | RECEVOIR | R+ |
16 | REFUSER DE RECEVOIR | R – |
Ces éléments du contenu des relations se combineront avec les éléments purement relationnels ou cognitifs
Ainsi, tout coup joué par l’un des partenaires appartiendra, d’une part aux catégories relationnelles vues plus haut, et, d’autre part, à l’un au moins des 16 catégories de contenu ci-dessus.
Par exemple, un tortionnaire interrogeant son prisonnier entretiendra avec lui une relation de type dominante guerrière (codé : >, G) et utilisera la question (Q). Où l’on voit très bien que le contenu ‘Q’ ne sera pas le même dans ce cas et par exemple entre deux amis quand l’un d’entre eux questionne son ami pour savoir où il a passé ses vacances.
Le codage contenu est le même ‘Q’ mais la relation est d’une toute autre nature : codée ‘> + G’ dans un cas et ‘= + P’ dans l’autre.
En fait, non seulement, dans nos vies respectives, nous utilisons très peu de coups différents, mais encore certains de ceux-ci sont proprement impossibles, comme de refuser d’accepter un cadeau quand personne ne nous en a offert un.
Note 2020 : Juste pour information, voici comment ces deux types d’éléments peuvent se combiner dans une analyse automatique des situations relationnelles à un moment ‘t’ du temps, comme on dit ‘ici et maintenant’.
Ce genre de formule est comprise d’un apprenant de l’Analyse Relationnelle lorsqu’il arrive à la fin de sa formation, et ce langage sera celui du GSS.
Analyse de la séquence de 2 coups entre A et B, observée et analysée par A
(On ne connait pas comment B voit cette séquence.
1 A (= +, P ; Q) ; B(= +, G ; Q-)
A commence dans le cadre d’une relation qu’il voit comme égalitaire et pacifique en posant une question à B. B refuse de lui répondre et A reçoit cela comme une action antagoniste de A (G).
2 A (Méta, = + P) ; B (= + P + Q+) ;
A ne voulant pas entrer en bagarre sur le thème, préfère métacommuniquer pour adoucir la relation. B alors quitte l’antagonisme pour informer A en lui répondant en fait à sa question. Où l’on voit que la métacommunication a eu pour effet de calmer B.
[…]
Les grilles relationnelles
Le GSS se servira des grilles d’analyse relationnelle que nous avons mises sur pied par croisement des différentes modalités comportementales et cognitives dans nos relations quotidiennes. Nous évoquerons ici seulement un court descriptif de la grille 14.
Chaque critère présente 2 ou 3 modalités et la base de la méthode postule que plus une personne est capable d’utiliser de modalités différentes au cours de ses relations, plus elle a de chances de pouvoir les maîtriser, et donc, d’atteindre facilement ses objectifs de changement.
En croisant deux à deux les différents critères, nous avons créé une bonne vingtaine de grilles d’analyse, pour aider le pratiquant à connaître sa position présente ici et maintenant avec ses partenaires, et aussi la position qu’il souhaite atteindre.
La grille 14 (qui sera prochainement ajoutée dans la catégorie des mini-cours) est obtenue par le croisement de deux des principaux critères de la relation qui sont les suivants :
Critère dit hiérarchique qui dit que :
« Dans toute communication (entendez interaction concrète avec un partenaire), chaque partenaire se voit comme Dominant, Egalitaire ou Dominé par rapport à l’autre ».Critère Coopératif / Antagoniste (ou Paix / Guerre) qui dit que :
« Dans toute communication (entendez interaction concrète avec un partenaire), chaque partenaire se voit comme Coopératif (en paix) ou Antagoniste (en guerre) avec l’autre »
Tout de suite une remarque fondamentale sans laquelle on ne pourrait comprendre les axiomes de base de l’analyse relationnelle, fille légitime de la Sémantique Générale et de l’Ecole de Palo Alto.
On a remarqué que l’on dit : comment on se voit et non pas comment on est. En effet, pour l’analyse relationnelle, chaque partenaire d’une communication possède sa propre vision de cette relation, toutes les visions sont et resteront subjectives.
Pour le dire clairement, il n’y a pas de vision juste, de vision objective, de réalité fixe.
C’est d’ailleurs un des axiomes de base de la Nouvelle Culture.
La communication entre deux êtres (ou plus bien sûr) est un croisement de subjectivités, lesquelles sont le plus souvent distinctes et parfois opposées ; c’est ce qui fait le charme des relations de confiance, c’est ce qui engendre aussi les conflits.
S’il n’y avait qu’une version de ce qui se passe au cours d’une interaction, une version acceptée par tous, alors, au sens strict, il n’y aurait plus de communication possible.
Un des paradoxes les plus intéressant de l’Analyse Relationnelle :
Si tout le monde était d’accord sur tout, il n’y aurait plus de communication entre les gens !
NOTE 2020 : On voit que l’on peut créer une grille de positions relationnelles par simple croisement des ces modalités : 3 pour le critère Hiérarchique et 2 pour le critère Climat de la relation, donc 3 x 2 = 6 façons dont A peut voir la relation avec B à un moment donnée du temps et 6 aussi de la façon dont B peut la voir (mais cela A l’ignore) soit : 36 positions de toute relation, ici et maintenant. Les meilleurs de nos stagiaires savent à tout moment dans quelle case des grilles, ils se trouvent (selon eux bien sûr) et le GSS le saura pour tous les futurs utilisateurs, même ceux qui n’auront aucune idée de la méthode.
Avec le GSS la critique justifiée selon laquelle cette méthode n’est pas faite pour tout un chacun car elle semble un peu ésotérique (alors qu’elle est de celles qui collent le plus à la réalité quotidienne, mais ça on ne le sait qu’à la fin des cours), car elle met la compétence des spécialistes de l’AR à la portée de tous, par une simple application automatique.
Si vous avez des questions, n’hésitez pas..